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qui suis-je ?

Je m'appelle Marie, je suis née à Nantes (44) en 1991. Tout au long de mon enfance et adolescence ma famille a beaucoup déménagé. J'ai souvent changé d'école et de région. 

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Au lycée, j'ai fait un Bac général scientifique spécialisé en biologie. Puis, j'ai tenté le concours de la première année de médecine deux années de suite à Poitiers, et j'ai eu la chance de ne pas être reçue. Je me suis très vite réorientée et j'ai fait une licence en Langues Etrangères Appliquées (Anglais, Espagnol, Portugais) à la faculté de Lettres et Langues de Poitiers.

Sur ces trois années, j'ai étudié un an à Birmingham, en Angleterre, en tant qu'étudiante Erasmus; et un semestre à l'Université de Sao Paulo. A la fin de ma troisième année de licence, je suis partie au Brésil pour un stage de trois mois à l'Alliance Française de Sao Carlos, dans l'état de Sao Paulo. 

 

Par amour, j'ai ensuite passé six mois entre la France et le Brésil. Je me suis finalement installée au Brésil pour un an et demi. Pendant cette période, j'ai travaillé deux mois comme professeure d'anglais pour des adultes, dans une petite école à Campinas (SP, Brésil). Puis, j'ai été professeure de FLE (Français Langue Étrangère) à l'Alliance Française de Campinas pendant un an. En même temps, j'ai suivi un stage de 3 mois au Lycée Français de Sao Paulo (le Lycée Pasteur) dans le cadre de la formation par alternance AEM (Accompagnement à l'Entrée dans Le Métier) dans l’enseignement maternel et primaire.

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Pendant les deux années que j'ai passée au Brésil j'ai aussi fait un master 1 et 2 à distance. C'était un master bilingue (anglais-français) en sociologie et sciences politiques. J'ai rendu deux mémoires, le premier a pour intitulé "The consequences of the 1960s-70s on Native American sovereignty: A comparative study of the Civil Rights Act of 1968 and the Native American Civil Rights of 1972.", et le deuxième "L’évolution du Indian Self-Determination and Education Assistance Act de 1975 à 1994 et la souveraineté des tribus".

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Puis avec mon mari nous sommes allés nous installer pour deux ans en France, afin qu'il puisse connaitre ma culture, ma langue, et que je sois proche de ma famille pendant quelques temps. En arrivant, je me suis inscrite à l'université pour faire un master MEEF 1, dans le but de passer le concours de professeur(e) des écoles. J'ai finalement renoncé car j'ai réalisé que le système publique français ne me permettrait pas de faire mon métier comme je l'entendait et où je le souhaitais. J'ai donc quitté définitivement la fac et j'ai travaillé un an et demi chez Acadomia comme professeure à domicile niveau collège et primaire, et en même temps en tant qu'enseignante en anglais niveau primaire et collège dans une association loi 1901 appelée les Minischools. J'ai aussi été surveillante et tutrice dans un collège à temps partiel.

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Mais les voyages et la découverte d'autres cultures continuent puisque dans quelques mois nous partons vivre au Québec pour un temps indéterminé, mon mari et moi. 

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Voilà pour mon parcours ! 

ma vision de l'enseignement

et 

mes projets pour l'avenir

Qu'est-ce qu'être enseignant pour moi? Comment ai-je envie de faire mon métier? 

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"Voici les vertus que doit avoir l'éducateur: amour de sa pratique; courage de lutter pour elle (politisation de l'éducateur); tolérance (apprendre à être en contact avec la différence, l'antagonisme); confiance; espoir (il n'y a pas d'espoir en dehors de la praxis. Avoir l'espoir c'est avoir une action)."                                                          

                                                                                                                                               Paulo Freire, Pédagogie de l'autonomie

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Je crois qu'être enseignant c'est avoir profondément conscience d'être toujours un élève. C'est du moins ce type d'enseignant que je veux être. Je suis persuadée que c'est en remettant en permanence en question ses représentations et ses pratiques que l'enseignant touche à l'essence de l'apprentissage qui est aussi l'une des essences de la vie: le changement constant. Si l'enseignant n'est pas capable de se remettre en question, d'accepter la remise en question de la part de ses élèves, voir la rébellion, cela signifie qu'il est figé dans ses pratiques et ses représentations, et donc sa façon d'enseigner est elle aussi figée. Or, les lois de la nature, et plus particulièrement du vivant, le prouvent: c'est le changement, l'adaptation constante, le mouvement et les mutations qui permettent à la vie d'exister et de perdurer. L'enseignant qui se fige ne peut donc pas amener à des apprentissages vivants, et ce qui s'apprend à travers un apprentissage qui n'est pas vivant a de grande chance de devenir stérile en l'élève. Paulo Freire écrit: "(...) seul celui qui peut enseigner à penser juste est celui qui pense juste, même si parfois il se trompe. Et une des conditions nécessaires pour penser juste est de ne pas rester trop sûrs de nos certitudes."(1)

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Ma vision de du métier d'enseignant peut s'illustrer par la métaphore du jardinier. Je crois en effet que l'enseignant doit être un jardinier. Ce dernier cultive un jardin qui n'est pas le sien, les âmes des végétaux sont entre ses mains, elles lui sont prêtées, et pourtant elles sont très importantes pour lui. Il se préoccupe de leur bien-être, de leur bonheur même. Mais dans un jardin il y a une multitude de végétaux différents, des fleurs, des légumes parfois, des arbres, des plantes, etc. Chaque végétal est différent dans ses vertus, son apparence, ses besoins, ce qu'il peut donner ou prendre. Le jardinier respecte la nature de chacun d'entre eux, il les guide uniquement et les aide à donner ce qu'ils peuvent donner. En assemblant leurs individualités, il fait un ensemble harmonieux, un jardin. Le bon jardinier ne demande pas à une carotte de devenir un navet, mais il observe la carotte pour la comprendre, et c'est en la comprenant qu'il peut l'aider à donner ce qu'elle a meilleur. 

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Bien sûr, certains ou certaines diront que cette vision de l'enseignement est totalement utopiste et irréalisable. Elle en effet beaucoup plus difficile à atteindre avec des classes de trente dans lesquelles les élèves n'ont pas d'autonomie. Et le but de l'utopie n'est-il pas d'être un phare qui nous guide à travers le tumulte et les aléas de la réalité? C'est la vision utopique que j'ai de mon métier qui m'attire chaque jour vers le mieux, vers l'envie de progresser en tant qu'enseignante, et qui me permet pour cela de me remettre en question pour rendre mes élèves heureux. 

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En choisissant de ne pas enseigner dans le système publique français, j'ai choisi un chemin moins sécurisant (en apparence) que celui d'un membre de l'éducation nationale ou privée classique. Moins de sécurité d'emploi, moins de vacances et de "confort" peut-être. Moins d'argent et moins de reconnaissance parfois. Mais tant de liberté d'apprendre, d'essayer, de me confronter à la complexité de mes élèves et de mon métier, tant d'opportunité de faire fonctionner mon imagination, de me remettre en question, de m'adapter, d'être m'émerveillée par mes élèves, d'apprendre et de grandir. L'opportunité d'avoir un impact, si petit soit-il, sur tout ce qui me révolte dans le monde dans lequel nous vivons et face auquel je me sentirais démunie sans mon métier. 

 

Le système scolaire dans lequel je crois est un système fait d'une multitudes de cellules éducatives ayant toutes le même but: stimuler l'envie d'apprendre si naturelle et spontanée chez les individus; donner du plaisir dans l'apprentissage même lorsqu'il faut passer par des phases difficiles, voir douloureuses; respecter le rythme et l'individualité de l'élève; respecter les compétences et les intérêts de l'élève; donner du sens aux apprentissages; permettre à l'élève de devenir autonome, voir autodidacte; laisser s'exprimer l'imagination, la créativité et le sens critique de l'élève afin qu'il devienne un individu éclairée et libre. 

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Ce n'est donc pas, selon moi, d'un modèle unique et de masse dont nos sociétés modernes ont besoin. Mais d'une multitude d'offres d'enseignement variées et adaptées aux cultures, aux communautés et aux individus au service desquels elles seraient dévouées. De nombreuses écoles alternatives fleurissent déjà en France et dans d'autres pays, mais elles ne sont pas encore assez nombreuses par rapport au nombre d'élèves qui en auraient besoin. C'est donc à chaque enseignant(e), quelque soit le système dans lequel il ou elle travaille et les élèves qu'il ou elle a en face de lui de tout mettre en oeuvre pour s'approcher chaque jour un peu plus de la vision utopique qu'il ou elle a de son métier, en étant simplement, chaque jour, heureux d'apprendre et d'enseigner. 

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(1) Pédagogie de l'autonomie de Paulo Freire, édition de 2013 aux Editions érès, p 45. 

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